Parmi tout ce qu'on lit et regarde tous les jours, certaines pièces ont une résonance particulière. Hier, c'était un concert improvisé qui m'a prise aux tripes. Aujourd'hui, c'est une vidéo sur l'importance des années de la vingtaine, qui remue ma crise de la trentaine latente, avec les 30 ans de mes amis, organisés les uns après les autres, et le mariage de ma meilleure amie.
On entend beaucoup parler de "déclassement", de notre génération perdue qui vivra moins bien que ses parents, enfants du baby-boom. Sur-diplômés et sous employés. Qu'ai-je fait de ma vingtaine? A 20 ans, je suis partie au Japon. J'en suis revenue troublée, mes certitudes sur la France, la vie et la société balayées en un an de vie dans une culture étrangère et étrange.
A 22 ans, je décide que le master de Japonais ne va pas suffire à atteindre la carrière à laquelle j'aspire, je rempile pour un master de communication. Paf, neuf ans d'études supérieures. 25 ans, deux diplômes en poche, premier emploi. Et une grosse remise en question. De quoi ai-je vraiment envie dans la vie? De passer 40 heures par semaine au travail et le reste du temps dans les magasins ou devant la télé?
Aujourd'hui, j'ai 27 ans. Je passe toujours 40 heures par semaine au travail, qui me plaît bien par ailleurs, mais, détachée de ce formatage qui nous amène à penser que le succès est dans la carrière et que sa manifestation est une Rolex à 50 ans, j'ai commencé à travailler sur ma vie privée, celle que l'on a tendance à oublier.
Cette année, je me suis inscrite à la bibliothèque, j'ai acheté un (non, deux) violons et trouvé un professeur, je me suis mise à l'écriture du Meurtre à l'Ancienne (le plan détaillé fait 25 feuilles, ma nouvelle va finir en roman si ça continue), j'ai bravé ma tachycardie et couru 10 kilomètres, et j'ai un solitaire, fabriqué par une bijoutière de grand talent, à l'annulaire.
Meg Jay dit que la vingtaine est le moment où l'on définit son identité d'adulte. C'est un moment de crise identitaire que l'on peut transformer en capital identitaire pour poser les bases de notre vie adulte. Alors que ma vingtaine approche de sa fin, je regarde ce que j'ai accompli et je me dis que je ne m'en suis pas si mal tirée, finalement. Il reste du chemin à parcourir, et cette vidéo me donne du courage et de la confiance pour les années à venir.
Et pour ma petite sœur de 19 ans qui rentrera bientôt dans sa vingtaine - regarde cette vidéo, pars en Australie comme tu le voulais tant, essaye des choses, construis ton capital identité, c'est le moment!
j'ai vu cette vidéo il y a quelques mois déjà, je l'avais trouvé plutôt déprimante au final... Ok, je viens tout juste de quitter la vingtaine mais j'ai eu ce sentiment que si tu n'as rien fait de ta vingtaine, c'est quasi mort ou très difficile de construire quelque choses par la suite. Surement pas ce que l'auteur voulait exprimer mais ce n'est pas toujours évident pour tout le monde de gérer sa vingtaine idéalement. Il y a des choses qui prennent du temps à réaliser, je pense notamment au boulot. J'ai pour ma part réussi mon Master Miage sans trop de soucis, pu bosser sans subir de période de chômage et acheter mon appart'. Mais au bout de 6 ans de taff, je renforce chaque jour ma certitude que je ne veux pas rester dans ce que je fais. Pour faire quoi finalement? Une grande question sur laquelle je cogite régulièrement, à laquelle on ne peut pas répondre immédiatement. Il faut de la réflexion pour pas mal de choses finalement, vu qu'on apprend à se connaitre petit à petit.
RépondreSupprimerBref, on parle de la vingtaine mais dans le fond il y a des projets et des rêves à réaliser à chaque dizaine, la vie ne s'arrête qu'à notre mort finalement !
C'est vrai que je n'avais pas vu les choses de cette façon! J'ai pris sa vidéo comme une réaction à cette idée que "la trentaine est la nouvelle vingtaine" et que du coup on peut gaspiller toute une décennie alors qu'elle définit beaucoup de paramètres de notre vie adulte. Je ne sais pas ce que tu en penses mais je ne trouve pas en France qu'on nous dise de gaspiller notre vingtaine, du coup sa vidéo a peut-être moins de sens.
SupprimerMais c'est vrai que je ne l'ai pas compris comme "si t'as raté ta vingtaine t'es foutu". Je ne pense pas que c'est ce que le speaker voulait dire. Et je suis d'accord qu'on peut se remettre en question et changer le cours de notre vie à toutes les décennies - chaque période de la vie a ses propres opportunités. Elle parle surtout des opportunités liées à la vingtaine (études, début de carrière...) mais j'ai vu des gens se réorienter plus tard dans leur vie; J'avoue qu'une fois installés avec un prêt etc. c'est peut-être moins facile - ou en tout cas, c'est différent.