Face aux nombreuses critiques et attentes suscitées par un succès phénoménal, elle a retrouvé sa force et sa persévérance dans le souvenir de ses premières années de rejet constant: se remettre au travail, écrire à nouveau, quoi qu'il arrive. Qu'est-ce qui est vraiment important au final? Peut-elle vivre sans écrire? S'est-elle alors demandée, et la réponse fut évidente. Elle définit l'écriture comme "sa maison", d'autres pourraient parler de vocation, de raison d'être, ou de sens à sa vie. Elle a trouvé sa "maison", l'écriture, un refuge, une force, une racine où puiser l'énergie de continuer à avancer malgré les difficultés.
Il va sans dire que ce genre de réflexion me touche profondément en ce moment, alors qu'à 28 ans, je commence à remettre en question mes choix de vie et à me demander quel sens je veux lui donner. Dans le monde d'Elizabeth Gilbert, il n'existe pas de notion d'impossible, de ne pas être fait pour quelque chose, de rêve inatteignable. Mais cette question simple: "où est votre maison?"
Je trouve qu'un bon nombre de questionnements vient du fait que nous oublions d'où nous venons, ce qui nous fait vibrer réellement, nous taisons une partie de nous-même au nom de l'économie, de la nécessité de "gagner sa vie". Mais est-ce que "gagner sa vie" peut réellement se substituer à "vivre"? Est-ce si important de mener une belle carrière, passer un temps considérable à amasser un bon salaire tout en courant après une plus grande maison, le dernier iPhone et la dernière collection de prêt à porter d'un designer connu?
Afin de satisfaire les nécessités primaires de la vie en société - logement, subvenir aux besoin de la famille, loisirs et voyages; et les impôts - doit-on réellement hypothéquer sa "maison"? Ou n'est-ce pas là le résultat d'un endoctrinement de la société de consommation et ses publicités, nous poussant à dépenser bien plus que ce dont nous avons besoin, et donc à devoir gagner bien plus que ce qui pourrait suffire? Doit-on sacrifier ses rêves profonds sur l'autel de l'Avoir?
Voilà qui en revient aux questions de la vie frugale, de l'être face à l'avoir (j'ai une inspiration en stock sur le sujet, d'ailleurs), de l'aspect normatif de notre société sous couvert de liberté et de démocratie.
En attendant, j'ai décidé de trouver ma Maison, de m'y installer et de la nourrir. Consacrer mon temps et mon énergie à ce qui compte vraiment, parce que je pense que c'est le premier pas vers une solution qui permet de concilier "vivre", et "gagner ma vie".
Bazarder les après-midi shopping et travailler sur des nouvelles, des univers de fiction, des exercices de violon, donner des cours de communication et lire! Lire pour nourrir cette curiosité insatiable qui s'est réveillée chez moi ces derniers temps, depuis que j'ai réalisé à quel point il est dérisoire d'avoir, dans une vie où les moments que nous vivons sont tellement plus importants que la collection que nous lèguerons à nos enfants.
La conférence TED d'Elizabeth Gilbert en question (sous-titrée en Français) :
bonne chance alors pour trouver ta "maison" :)
RépondreSupprimerMerci! J'avoue que c'est difficile de trouver l'énergie quand on travaille à temps plein, mais la motivation et la volonté permettent de gagner un peu chaque jour ;)
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