08 janvier 2013

Les Soldes

Ma photo - Automne 2011.

Cette année, je n'ai rien à acheter en soldes, dans le domaine vestimentaire. Pas de liste, pas de budget, je n'ai besoin de rien dans l'immédiat. Et je devrais en être fière, c'est un résultat concret de mes efforts pour simplifier ma vie et changer mes habitudes de consommation. Mais, étrangement, ce que je ressens à l'idée de ne rien acheter en soldes, c'est de l'angoisse.

Cela me fait penser à ce que j'ai ressenti quand je suis partie à Las Vegas avec juste un bagage à main l'année dernière. Au début, j'étais angoissée à l'idée d'oublier un objet super important. Puis, quand je n'ai pas eu besoin de trimballer une grosse valise ou récupérer de bagages à l'enregistrement, je me suis sentie libre, légère.

Peut-être est-ce la même angoisse. A l'idée de rater une bonne affaire, à l'idée que les prochaines soldes ne seront pas avant juillet. A l'idée que je rate une occasion de dépenser mon argent intelligemment. C'est "l'effet soldes", se sentir obligé d'acheter quelque chose sinon on rate une bonne affaire.

J'ai été éduquée à être une consommatrice avisée. Ma mère fait beaucoup de choses elle-même, préfère les commerces locaux et les artisans, mange les légumes du jardin, cherche la qualité et évite la pub. Pour moi, attendre les soldes pour acheter des vêtements a toujours été une façon intelligente de dépenser mon argent.

Non que ce ne soit pas intelligent en soi. Mais quand je me replonge dans mes livres de comptes passés, les sommes que j'ai dépensées en vêtements lors de chacune des dernières périodes de soldes n'ont pas l'air très intelligentes, comparées à mes revenus. Surtout que je n'ai pas envie de dépenser autant dans les vêtements.

Du coup, je devrais être contente de ne rien avoir envie d'acheter cette année, d'être libérée de ce coup marketing que sont les soldes. Mais je me sens angoissée, déstabilisée. Un peu comme le sentiment d'angoisse que l'on peut ressentir quand on se sépare d'objets physiques. "Et si j'en ai besoin un jour?" Comme si posséder et acheter des objets apportait un sens de sécurité. Et changer ses habitudes de consommation enlevait cette sécurité, ne laissant que l'angoisse.

Je ne sais pas si tout ce blabla est très clair, j'avoue que j'écris à mesure que je réfléchis. Mais cette émotion inattendue à l'idée de ne pas faire les soldes cette année a ouvert le champ à tout un tas de nouvelles questions. A propos de la relation émotionnelle à nos objets. Des techniques marketing pour toucher à ces émotions. Des façons de s'en libérer. Après tout, et si le minimalisme consistait non pas à épurer sa maison, mais à changer notre rapport émotionnel à la possession matérielle?

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