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Hier, j'ai couru 10 kilomètres lors de la course caritative Odysséa au bois de Vincennes. Je voulais partager cette information ici, car cette réussite a une grande signification pour moi, plus d'un an après avoir décidé d'un commun accord avec mon coeur à tendance tachycardique, que j'allais braver cette idée préconçue que le sport, ce n'est pas fait pour moi.

Dans le livre "Les Quatre Accords Toltèques", dont je reparlerai sûrement bientôt sur ce blog, l'auteur explique que notre vie, nos croyances et nos limitations, sont régies par des "accords" que nous avons passés avec nous-même, souvent dans l'enfance. Ce sont des choses que l'on nous a dites, ou des échecs que nous avons vécus, que nous avons intégrés comme des vérités immuables sur nous-mêmes qui nous empêchent d'avancer.

Un exemple simple que l'auteur donne dans son livre, est une petite fille qui chante un soir, et sa mère fatiguée qui a mal à la tête lui dit "arrête tu me casses les oreilles". La petite fille arrête de chanter, pour toute sa vie, car elle a internalisé l'idée qu'elle n'est pas faite pour chanter, qu'elle va casser les oreilles de ses proches.

Et c'est typiquement ce que j'ai vécu avec le sport. Déjà, j'avais deux ans de moins que mes camarades de classe au collège et au lycée, du coup, basée sur une grille de notation d'enfants plus âgés, j'ai toujours eu de mauvaises notes en sport, j'ai toujours été choisie la dernière, vous voyez le topo. Ajoutez à cela, un coeur un peu déraillé à tendance tachycardique dès que je fais un effort trop violent, et j'avais passé mon accord: je ne suis pas faite pour le sport.

Mais j'ai toujours aimé l'idée d'être sportive. Pas à haut niveau, mais d'avoir une bonne condition physique, de l'endurance, être capable de courir, de monter les escaliers sans être essoufflée. Je pense que cette idée que "le sport n'est pas fait pour moi" conduisait à une insatisfaction, dans mon image de personne sédentaire.

Évidemment que j'ai essayé de m'y mettre, généralement chaque année après Noël: salle de sym, vélo d'appartement, course à pied... Pendant dix ans j'ai essayé, et pendant dix ans j'ai abandonné à la première difficulté, persuadée que "ce n'est pas fait pour moi".

Puis, l'année dernière en arrivant à Paris, mon entreprise nous propose de nous inscrire à Odysséa, une course caritative qui a lieu chaque année début Octobre. Je ne sais pas trop ce qui a changé dans mon état d'esprit, peut-être le fait d'avoir lu "les Quatre Accords Toltèques" justement, ou le fait de me sentir mieux dans ma peau que les années précédentes. Ou peut-être d'avoir entendu parler des jeux paralympiques: si des personnes handicapées peuvent faire du sport à haut niveau, pourquoi pas moi? J'ai décidé de prendre cette inscription comme un défi de courir 5km en Octobre 2012 et 10km en Octobre 2013.

J'ai acheté une tenue de course, commencé à courir régulièrement, avec l'aide précieuse de Nike + running pour noter mes progrès, et, surtout, sans pression. L'idée était de mettre mes baskets et de sortir. Même si je ne courais que 10 minutes, c'était toujours mieux que de ne pas courir du tout. Et j'ai été étonnée de la rapidité de mes progrès, je suis en bonne santé finalement, pourquoi le sport ne serait-il pas "fait pour moi"?

Puis ce fut la boule de neige: les progès que je faisais me donnaient confiance en moi et me motivaient pour continuer à m'entraîner, et l'accord que j'avais passé avec moi-même dans mon enfance a commencé à se disloquer petit à petit. En Octobre 2012, j'ai couru 5km, non sans peine, avec point de côté au kilomètre 3. En Octobre 2013, j'ai couru 10km, en 1h05, tranquillement, sans point de côté, les doigts dans le nez.

Voici donc ce que je voulais partager avez vous aujourd'hui: chacun peut dépasser les limites qu'il s'est fixé dans son propre esprit au fil des années. La plupart des préconceptions que nous avons à propos de nous-mêmes et de la vie ne sont que dans notre tête, et nous pouvons accomplir beaucoup plus que nous le croyons...