22 juillet 2014

Moments Ordinaires: La Chambre d'Hôtel

Image personnelle

Quand j'étais petite, je lisais énormément de romans pour enfants. Je n'ai que peu de souvenirs aujourd'hui de ces histoires, mais je garde un souvenir très précis d'une scène, décrite dans l'un des livres de la détective "Alice". Le roman se passe en Ecosse, Alice doit résoudre un mystère, et elle vient de courir après les indices sous la pluie.

Il pleut, elle est trempée, elle rentre à l'hôtel. Arrivée à sa chambre, elle retire son manteau mouillé, prend une longue douche bien chaude, enfile un pull propre et sec et se sert une boisson chaude. La scène est si ordinaire, et pourtant si agréable, un plaisir simple. J'ignore pourquoi cette scène m'a tant marquée, mais je m'en souviens encore. Et je me rappelle avoir pensé: moi aussi, quand je serai adulte, je profiterai de ce genre de petit plaisir ordinaire.

Vingt ans plus tard, un vol Air Canada atterrit à Montréal. Attente dans l'avion, passage de douanes, recherche de taxi. Lorsque les portes automatiques du hall de l'aéroport s'ouvrent, une bouffée d'air chaud et sec m'emplit les poumons. La ville a embrassé l'été de tout son être. Chauffeur de taxi curieux, et cette tendance si propre à la ville de commencer une conversation en Anglais, et la terminer en Français. On ne sait pas trop sur quel pied danser.

Il ouvre les fenêtres, l'air chaud se faufile dans le taxi, je sors un éventail. Le cachemire de Paris semble soudain épais et lourd. "Il fait si froid en hiver, j'aime profiter de la chaleur. Alors, je ne mets pas l'air conditionné". C'est vrai que c'est un peu triste, s'enfermer dans une pièce climatisée quand l'été bat son plein, dans une ville immobilisée sous la neige et le froid pendant plusieurs mois d'hiver.

Puis, me voilà à l'hôtel. Un pourboire, un reçu, je demande un chambre avec baignoire. Plus de neuf heures après avoir quitté mon mini-palace Parisien, je franchis enfin la porte de ma chambre d'hôtel. Confortable, spacieuse, lumineuse et fraîche. Je pose mes bagages, je retire le cachemire et mes sandales. Enfin. Je sors trousse de toilette et tenue de rechange, et je me faufile sous le jet frais de la douche. L'eau retire les heures de voyage de ma peau, le mauvais temps Parisien, les heures d'avion, la climatisation, la chaleur de Montréal. Je ferme les yeux, je pousse un soupir de soulagement. Puis j'enfile des vêtements d'été, propres et légers. Il est temps d'explorer la ville.


2 commentaires:

  1. I love this post! So captures that wall of humid warmth that envelopes you as soon as you step into a Montreal summer. . . And that you got there from a memory of childhood reading . . . and the simple pleasure of a post-travel shower, and linked Paris cashmere with Montreal sandals. . . and paid tribute to Montreal's bilingualism with that charming sentence "On ne sait pas trop sur quel pied danser" -- a lovely post. Thank you, and enjoy the city!

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    1. Thank you very much! I don't know why, but this short taxi ride and shower at the hotel reminded me of that childhood memory and inspired me to write something down. Also, that was the point where I had to be active to keep myself from going to bed too early :) I always find going home after adventures outside to be a simple understated pleasure, not only discovering your hotel room when you travel, but also coming home under the rain, taking a hot shower and change into dry and confortable clothes, or coming home after a long day of work and enjoy a slow reading moment with a cup of tea... there is something comforting in returning home, going back to the calm at the end of the day.

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