15 mars 2015

Ecriture & Blog (Fin?)

Si vous me suivez, vous savez que je me pose des questions sur l'avenir de la Nife en l'Air depuis ce mois de Janvier. Après avoir remis en question l'objectif et la ligne éditoriale du blog, j'ai pris une décision. Mais, d'abord, un peu de contexte. Et je vous conseille de préparer une tasse de thé, je déblatère beaucoup.

Le petit bureau de bois, sous l'escalier

Tout a commencé lorsque je suis allée voir une sophrologue à Paris, début Janvier. Non, en fait, tout a commencé quand j'écrivais des lignes et des lignes de boucles, sur le petit bureau en bois sous l'escalier, dans notre maison de campagne. Haute comme trois pommes, incapable d'écrire, j'ai ce souvenir d'essayer quand même, de faire semblant.

Puis, les premiers poèmes entre 1994 et 1996, seule en classe, ou au sein d'une association à laquelle mes parents avaient adhéré. Ensuite, il y a eu ce brouillon ce roman policier, écrit en deux semaines à Rosas en 1998 et perdu dans les limbes du temps. Puis des poèmes d'adolescente qui se voulait torturée, de l'exploration de Haiku en fac de Japonais, la création de tout un monde fantastique avec cartes du monde, races et frises historiques. Il y a eu les blogs aussi. Nihon Kikô, carnets de voyages au Japon en 2006, puis la Caverne de Kali Baba, puis la Nife en l'Air, puis sa petite soeur Anglophone.

Entre temps, des listes inspirées de Sei Shônagon, des romans avortés, des idées de nouvelles, de manga, des rêves frénétiquement rapportés sur papier, dans l'espoir de faire naître de cette idée une nouvelle, ou un roman, qui sait? Au milieu de toutes ces années d'étude, de travail et de soucis quotidiens, la petite fille qui écrivait des boucles sous l'escalier dans la maison de Haute-Loire a survécu, au fond de mon coeur. Elle a enduré le manque de temps, la société moderne, la pression de gagner moins, de vivre moins bien que ses parents, le fantôme du chômage, le consumérisme qui pousse à faire de l'argent un but à poursuivre à tout prix.

Mais elle a étouffé, cette petite fille assise sur le bureau de bois. Discrètement, cachée sous cette épaisse préconception qu'il est impossible de devenir écrivain.

Eléments de prise de conscience

D'abord, il y a eu cette vidéo d'Elizabeth Gilbert, qui m'a profondément touchée. Si l'écriture est ma maison, pourquoi ne pas avoir davantage écrit, toutes ces années? Pourquoi ne jamais avoir envoyé de manuscrits, reçu de lettres de rejet? En reprenant une expression de mon jeu du moment, me lamenter de ne jamais avoir rien publié, c'est un peu comme m'asseoir sur un feu et me plaindre que j'ai chaud.

Puis il y a eu cette rencontre. Au détour d'une discussion, apparemment habituelle dans le cadre d'une séance de sophrologie, l'idée m'a été soufflée qu'il n'était peut-être pas si fou de me rêver écrivain, de me déclarer auteure. Et pourquoi pas? Je ne parle pas de devenir le prochain Victor Hugo, ni même de vivre de l'écriture. Je parle de reconnaître cette attraction que j'ai toujours entretenu avec l'art d'écrire. Je parle d'y consacrer du temps, de l'énergie. Je parle de continuer à créer, à écrire, peu importe si personne ne me publie. Ecrire quoi qu'il arrive. Et oser me qualifier d'auteure.

Je me souviens avoir dit: "mon rêve le plus fou, ce serait d'avoir un texte accepté par un éditeur et publié". Mais cela doit-il être un rêve inatteignable, une chimère dans laquelle on se perd amèrement dans le métro, en direction du boulot? Personne d'autre que nous-même ne mènera la barque de nos vies, et j'ai décidé que si tel était mon rêve, je vais fabriquer du temps pour y travailler.

La conclusion

Comme vous avez pu le constater ces dernières semaines, cette réalisation a éclos petit à petit. J'ai décidé d'être une auteure qui tient un blog. J'ai évalué le temps dont je disposais pour animer mes blogs et réseaux sociaux. J'ai espionné la façon de faire d'autres auteurs sur la toile. J'ai fait la liste de tout ce dont je voulais parler sur un blog d'auteure. Et j'en suis arrivée à la conclusion suivante: je n'ai besoin que d'un site à animer, et cette Nife en l'Air, animée sur blogspot depuis 2009, n'a plus raison d'être.

Parce que Blogger pourrait décider de changer ses conditions d'utilisation, supprimer du contenu, ou discontinuer ses services du jour au lendemain.
Parce que le but d'origine de la Nife était de partager mes créations, ce que je fais maintenant sur mon site.
Parce que ce n'est ni productif pour moi, ni clair pour mes lecteurs, d'avoir deux sites différents.
Parce que DotClear, la plateforme qui me permet d'animer mon site, me donne beaucoup plus de libertés et de contrôle que Blogger, en ce qui concerne la gestion de la base de données et le design du site.
Parce que j'ai tendance à m'éparpiller dans tous les sens, mais je suis beaucoup plus productive lorsque je me focalise sur une chose à la fois.

Et maintenant?

Ce billet est donc probablement le dernier de la Nife en l'Air chez blogspot. A part une petite note redirigeant le potentiel lecteur perdu vers mon site. Ou jusqu'à ce que je change d'avis et ressuscite  la plateforme pour quelque raison d'ici quelques mois, des années peut-être. Si nous ne sommes pas envahis par des aliens ou attaqués par des zombies entre-temps.

Mais si vous, lecteurs, avez survécu à toutes ces années de blogging sur cet espace, à mes changements d'avis et de ligne éditoriale récents, et voulez continuer à me suivre, voici ce qu'il va en être à partir de maintenant:

La Nife en l'Air déménage ici

Il n'a jamais été question d'arrêter de bloguer en Français. J'ai simplement décidé de fusionner mon blog d'auteure avec mon site déjà existant. Vous pourrez y retrouver tous les articles que j'ai promis dernièrement: mes textes, mais aussi mes lectures, inspirations, imaginaires, les coulisses d'auteure et autres réflexions qui inspirent mon univers. Les catégories de billets sont décrites en détail ici.

Si vous voulez continuer à me lire, c'est donc par ici qu'il faut se tourner. C'est un blog, vous pouvez y laisser des commentaires de la même manière que sur blogspot. J'y ai transféré certains articles, que vous avez déjà lus, afin d'apporter une cohérence éditoriale à l'outil, mais ce blog restera pour l'instant ouvert, pour ceux qui seraient intéressés par mes archives.

Quelques réseaux sociaux

En fonction du temps dont je dispose, et du succès de ces tentatives, je vais animer plusieurs réseaux sociaux pour la nife. Pour l'instant, vous pouvez me retrouver:

  • Sur twitter, où je partage des articles, des vidéos et autres outils que je trouve utiles. Dans le cadre de mon imaginaire d'auteure, mais aussi sur les sujets qui m'intéressent: le storytelling, les jeux vidéo, la simplicité...

  • Sur facebook, où je viens de créer une page. La dame travaille dans la com et elle n'avait pas de page facebook... Voyons si c'est toujours utile, maintenant que la visibilité est moins évidente qu'avant sur ce réseau social (en tout cas, gratuitement). Elle est un peu vide pour l'instant, mais le but est d'informer les abonnés de la mise en ligne de nouveaux articles de blog, de ma participation éventuelle à certains événements ou concours, ou tout simplement de partager quelques articles que je trouve intéressants.

  • Sur Sens Critique, je partage des critiques et découvertes culturelles, un type d'articles que j'ai parfois écrit ici. Si vous êtes intéressés par mes derniers coups de coeur musicaux, cinématographiques ou vidéoludiques, vous pouvez me suivre sur ce réseau social.

Pour ceux qui lisent l'Anglais, mon autre blog, the Nife en l'Air, existe toujours.  Je continue d'y parler de simplification, de minimalisme, de développement personnel.


Merci à tous ceux qui m'ont suivie pendant ces quelques années, j'espère que certains d'entre vous me rejoindront sur la nouvelle Nife et partageront vos feedbacks de lecteurs sur mes activités d'auteure!

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