05 octobre 2011

L'Art de la Simplicité



Depuis quelques temps, je m'intéresse au minimalisme - comme je vous en parlais ici. Au cours de mes recherches, je suis tombée sur ce livre écrit par Dominique Loreau en 2005: L'art de la simplicité.

Vivant au Japon, l'auteur prône des valeurs de simplicité et de dépouillement matériel afin d'apprécier les belles choses et de s'éveiller l'esprit à ce qui est réellement important dans la vie.


Chapitre par chapitre, elle passe en revue tous les aspects de la vie: garde-robe, décoration intérieure, soins du corps, achats... Comment simplifier et épurer chacun de ces éléments, et laisser la place à un esprit plus vivant que jamais.

Mais n'est-ce pas là justement l'essence du minimalisme? Le détachement du matériel, la qualité plutôt que la quantité, profiter du peu que l'on a plutôt que de vouloir ce que l'on n'a pas.

J'ai trouvé ce livre très inspirant car il apporte une touche concrète aux concepts minimalistes que j'ai pu lire jusqu'à maintenant, intéressants mais plutôt abstraits une fois rapportés au quotidien.

Par exemple, Dominique Loreau suggère, au moment d'acheter un vêtement, de l'imaginer porté avec au moins 5 tenues déjà en notre possession avant de se lancer dans l'achat. Ou encore d'utiliser une huile unique pour nourrir la peau du visage, du corps, les cheveux...

Ce qui m'a le plus intéressée, c'est que Dominique Loreau habite au Japon, et dit avoir été touchée par "l'esthétique zen" du pays. Ce sens de l'esthétique simple et épurée est très présent dans l'art et la culture japonaise.


L'Ikebana, ou comment mettre en valeur une seule fleur plutôt que de la noyer dans un bouquet - photo via Craikido

Pourtant, c'est plutôt l'impression inverse que j'ai vécue en habitant à Tôkyô. Un univers saturé de publicités, d'images, de sons, d'objets en plastoc, des maisons remplies à ras bord et des Japonais plus consuméristes que jamais.

Dominique Loreau note d'ailleurs ce contraste entre la culture traditionnelle japonaise et la société d'aujourd'hui dans un entretien qu'elle a donné à Nouvelles Clés. Elle dit que malgré tout, les Japonais sont capables d'apprécier la beauté des choses simples beaucoup mieux que la plupart des occidentaux, comme le thé ou le bain.

Je n'ai pas vécu assez longtemps au Japon pour vérifier cette information, mais je me demande dans quelle mesure il est possible d'associer la société consumériste d’aujourd’hui, la publicité dont on est matraqué, la pression sociale etc. et une pratique concrète de "l'art de la simplicité". Visiblement, Dominique Loreau y parvient.

Je continue à penser que les théories du minimalisme et de l'épuration, poussées à l'extrême, restent de l'ordre du concept et sont difficiles à appliquer dans la vraie vie, mais dans son livre L'art de la simplicité, l'auteur propose des idées concrètes, qui m'ont permis à moi aussi, petit à petit, d'adopter certaines de ces pratiques dans ma vie quotidienne.

Le chemin vers le minimalisme est long (et peut-être sans fin), mais ce livre constitue un début, et c'est mieux que rien...

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