28 janvier 2013

Violon - Suite



2013 semble être l'année de l'action pour moi. Après l'inscription dans la salle de gym, la réception d'un nouveau violon après des années d'hésitation. J'ai donc reçu un violon neuf pour débutants la semaine dernière, et j'ai commencé par quelques leçons en ligne pour me remettre dans le bain.

Ce que j'ai trouvé curieux en revanche, c'est la réaction de mon entourage vis à vis de ce nouveau loisir. J'ai reçu le violon au travail, afin d'être sûre de récupérer le colis du transporteur. Comme un enfant tout excité de recevoir un nouveau jouet, je l'ai déballé, monté, accordé au travail. Oui, on est comme ça sur mon open space, on joue de la musique.

Et j'ai été très surprise par la réaction de mes collègues. Après une demi-heure d'accordage au moment de la pause midi, je m'attendais à des remarques, c'est bruyant, tu nous empêches de travailler...

Au contraire, tout le monde semblait fasciné par ce violon. Un collègue m'a félicité d'être une violoniste. Les collègues de la "web prod" m'ont demandé une petite démonstration. Mon voisin de bureau, guitariste, a commencé à en jouer façon guitare. Et ma chef s'est exclamée, les yeux pétillants, en voyant la boîte du violon:

" Tu joues du violon? C'est trop cool! J'en faisais quand j'étais petite... Il faudra que tu nous joues des morceaux!!"

Des réactions extrêmement positives, admiratives, nostalgiques. Comme si le fait de jouer un instrument de musique, de reprendre un loisir d'enfance, résonnait en chacun d'entre nous.

Et ça m'a fait réfléchir. Pourquoi ai-je décidé de m'acheter un violon? Je me souviens, la première fois que l'idée a fait surface dans mon esprit, j'étais au troc delille, il y a plusieurs années, en train de vendre un meuble télé. Et il y avait un violon à 100€. Et je me souviens avoir considéré l'idée de l'acheter. Je n'avais pas les fonds nécessaires, et l'idée s'est tapie dans un coin de mon inconscient.

Puis elle est revenue, petit à petit. En passant devant la vitrine d'un magasin de musique, en discutant modèles de guitare avec mon compagnon. En visitant l'expo Bohèmes, remplie de tableaux de gitans violonistes. En mangeant dans un resto Russe pour les 30 ans d'un ami avec des violonistes qui animaient la soirée. J'ai commencé à en rêver la nuit. La petite idée avait germé, elle était devenue un bel arbre fleuri, mûr pour la moindre occasion.

Puis, je suis allée sur Le bon coin. Comme ça, juste pour voir. Combien coûterait un violon basique pour débutants? Et soudain, il était acheté. Une petite folie du moment, complètement imprévue.

L'attente de la réception: je me suis sentie comme une gamine, je me suis revue mettre de l'argent de côté pour acheter ma PlayStation 2 il y a plus de dix ans. Pendant une semaine j'ai attendu l'arrivée de l'instrument fétiche, comme un enfant attend ses cadeaux de Noël. Puis le paquet rectangulaire est arrivé. J'ai tourné autour, je l'ai déballé consciencieusement. Je sautillais dans tous les sens.



Puis le contact avec l'instrument. Une fois rentrée à la maison, j'ai pris le temps de l'accorder correctement, de sentir le poids de l'archet dans ma main, de sentir les cordes sous mes doigts, de toucher le bois. C'est difficile à expliquer avec des mots, mais j'ai eu l'impression de retrouver un élément familier et perdu. Comme une partie de moi. Comment ai-je pu oublier, au fil des années, le plaisir de jouer du violon? Peut-on réellement se perdre dans la société moderne, s'oublier?

Et maintenant? Maintenant, je joue du violon tous les jours. Pas de plainte du voisinage pour l'instant. Je pense à mon violon toujours autant. Je le sors de sa boîte, je l'accorde, et je joue quelques notes simples, quelques gammes. Et je me sens chez moi. En harmonie.

La réaction de mes collègues m'a intriguée aussi, même s'ils ne sont pas violonistes, c'est comme s'ils ressentaient une partie de cette nostalgie, de cette joie de renouer avec un plaisir simple et profond. Ils étaient émerveillés par ce violon. Ils étaient touchés d'une façon que je n'arrive pas à exprimer.

Comme si ce violon représentait quelque chose de plus, comme s'il touchait, du bout de l'archet, à un besoin profond, à un sentiment de satisfaction, d'accomplissement profondément enfoui sous les années, les obligations, le conformisme...

4 commentaires:

  1. Faudra que tu me montre tes progrès la prochaine fois Floflo....biz

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    1. Ouii! Pour l'instant c'est un peu de la bouillie sonore mais j'y travaille. Mon objectif 2013: "nothing else matters" au violon...

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  2. Cela te ramène à une période de ton enfance où tu étais attirée par le violon, tu avais des facilités me disait ta prof de violon de l'école de musique de Cournon avec son accent de l'est ...
    Le violon parle à l'âme...et te conduira à un beau voyage intérieur.
    Bises

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    1. Oui je me souviens de ma prof. Je me demande si elle enseigne encore là-bas... En tout cas je prends beaucoup de plaisir à jouer, même si je suis encore à un niveau débutant.

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