08 janvier 2014

Le Club des Incorrigibles Optimistes

Photo personnelle

Titre: Le Club des Incorrigibles Optimistes
Auteur: Jean-Michel Guenassia
Genre: Fiction

Maintenant que je suis inscrite dans le réseau de bibliothèques municipales de Paris, je me réjouis de découvrir et de partager davantage de lectures francophones. L'une de ces lectures, qui m'a beaucoup marquée cette fin d'année, décrit la France du début des années 60 à travers les yeux d'un jeune garçon, sous fond de guerre d'Algérie et d'idéaux socialistes.


L'un des éléments que j'aime avec la littérature, c'est de voir le monde à travers les yeux d'un autre, le temps d'une lecture. C'est exactement le plaisir que m'a apporté Le Club des Incorrigibles Optimistes, en me présentant un Paris d'il y a cinquante ans, vu à travers le regard d'un garçon d'une douzaine d'années. Une petite machine à remonter le temps portative, si subjective soit-elle.

C'est d'une façon simple, pourtant captivante, que l'auteur décrit cette époque: à travers un club d'échec, fondés par des réfugiés politiques d'Europe de l'Est. On se plonge dans l'histoire personnelle de chacun de ces rescapés, traîtres au "régime" pour certains, loyaux serviteurs trahis par leur propre patrie pour d'autres. Et tant d'autres histoires! Je n'avais pas idée de l'image qu'avaient le communisme et le socialisme de l'URSS à cette époque. Après tout, c'est facile de juger, après la mort de Staline, après la chute du mur. Et j'ai repensé à mon grand-père et à ses idéaux, et je me suis plongée dans la France des années 60.

Puis, il y a le petit Michel. Héros et narrateur de l'histoire, il présente son Paris. L'ami nébuleux qui part en guerre et lui lègue ses disques - la magie de la découverte du rock, les lectures dévorantes de la bibliothèque, en cours, dans la rue, partout, les jeunes filles qu'il rencontre, la photographie, ses parents, de classes sociales différentes, qui ne se comprennent pas.

Parfois on se demande, pourquoi Michel ne se pose pas davantage de questions sur les évènements dont il est témoin, ces petites choses étranges - mais n'est-il pas alors qu'un jeune garçon? L'histoire a peut-être quelques incohérences, mais Michel se les fait pardonner par son regard enfantin sur la vie. Puis il y a la guerre d'Algérie aussi - ceux qui sont pour, ceux qui sont contre, un aperçu des discussions de café qu'il devait y avoir à l'époque. Tout cela paraît si loin maintenant, certains oublient même que l'Algérie fut jamais Française.

Au final, les personnages sont tous attachants - Michel, ses compagnons du club d'échec et ses copains de lycée. L'histoire est prenante et l'univers est fascinant. On connaît si peu du passé de notre pays, de notre monde. Je me demande comment les lecteurs plus âgés, qui ont vécu cette période de l'histoire, lisent cette fable...

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