06 janvier 2014

Sapins

"Il faut des rites."
-- Le Renard (le Petit Prince, Antoine de St-Exupéry)

Le premier Dimanche de janvier, le piéton citadin est accueilli par les sapins de Noël, penauds aux coins des rues, devant les poubelles. Café noir, petite douche, cabas au bras, j'observe ces détails saisonniers, en chemin vers la place du marché. Un père avance d'un air décidé sur l'avenue de Charonne, tenant son fils d'une main, un sapin par la cime de l'autre. Miroir de ces familles qui, le premier Dimanche de décembre, portent fièrement leur sapin fraîchement coupé sur l'épaule.

Les sapins apportent une mélancolie au premier Dimanche de janvier. Surtout à Paris, où le citadin piéton ne s’embarrasse guère et dépose le petit arbre jaunissant au pied de son immeuble. C'est le signe de la fin des fêtes, le signe du début de l'hiver long, sombre et froid. Heureusement, la fin du sapin n'est pas le seul rite de début d'année. Alors que je m'approche du marché, des effluves de pain chaud, de beurre et de frangipane parfument l'air et invitent le client à entrer. Individuelle, pour 4, 6 ou 8 personnes, la galette des Rois a envahi les boulangeries et replace le sapin de Noël. La galette individuelle, elle est importante, dans une ville comme Paris, où un adulte sur deux vit seul.

Et puis, c'est la meilleure façon de s'assurer d'avoir la fève.

- in Chroniques Ordinaires, 6 janvier 2014.

Publié dans les Carnets de la Nife.

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