07 mai 2014

Cinq Heures Cinquante

L'avion transperce les nuages et se dirige vers la piste d'atterrissage, toutes roues dehors. Accueilli par les lumières de la ville, scintillant dans la nuit. A l'intérieur, les activités reprennent, doucement, une à une. Comme un gros animal s'étirant au réveil.

Le premier oeil à s'ouvrir est toujours la douane. Contrôles de valises, portiques de sécurité, vérifications de passeport. Afin de laisser entrer et sortir les passagers, l'aéroport a besoin de ses fonctions respiratoires.

Puis le réseau de circulation, les veines, invisible des passagers, qui ne s'arrêtent jamais. Aiguilleurs du ciel, agents de sécurité, personnel au sol, gestion des bagages en soute, et combien d'autres secrets cachés dans l'envers du décor. Le squelette dissimulé du gros animal.

 Si l'aéroport s'étire à cinq heures cinquante, il n'est pas pour autant en éveil. Silence dans les couloirs, peu de passagers, beaucoup de magasins, fermés. Seuls retentissent le vrombissement discret et continu des escalators, et le bruit des valises roulant sur le sol.

Puis, tel un corps qui prend vie, chaque pas approche le passager du coeur de la bête. Le bruissement de la vie humaine commence à se faire entendre, un parfum de viennoiseries flotte dans l'air, les quelques magasins ouverts offrent leurs lumières et leurs décorations de Noël. Le petit temple du voyage et de la consommation est éveillé.

- in Chroniques Ordinaires, Les Carnets de Kali, Décembre 2013.


Petit texte rapide écrit à l'aéroport Paris Charles de Gaulle, à 6h du mat', alors que j'attendais ma correspondance pour Lyon.

Publié dans les Carnets de la Nife.

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