27 juin 2014

Choix de Consommateur

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Hier, j'ai découvert cette histoire via la page facebook du magasine Causette. Une cliente de la chaîne de vêtements Primark a eu la mauvaise surprise de découvrir cette étiquette en photo dans sa robe: "forcée à travailler des heures épuisantes". La cliente refuse de porter la robe, Primark veut la récupérer pour retrouver la travailleuse "coupable". L'histoire ne dit pas si la cliente a cessé d'acheter des vêtements de fast fashion fabriqués dans ce genre de pays, mais cela m'a fait réfléchir à mes choix de consommatrice.

Car, au final, nous, consommateurs, avons du pouvoir. Nous avons le pouvoir de refuser d'acheter des objets fabriqués dans des conditions scandaleuses. Après tout, c'est de notre portefeuille que sort l'argent que rapportent tous ces vêtements fabriqués à la chaîne par des travailleurs payés 30€ par mois pour bosser 15 heures par jour.

Bien sûr, ce n'est pas facile. Nos revenus ne nous permettent pas toujours de nous payer l'alternative artisanale faite en France, sans même parler des marques de luxe (les vraies marques de luxe, pas le haut de gamme grand public dont les méthodes de fabrications n'ont rien à envier à H&M). Puis cela prend du temps de dénicher la petite marque qui fait des efforts éthiques et/ou écologiques, de trouver et soutenir les petits créateurs...

Voici les différentes choses que je m'efforce à faire en tant que consommatrice ces temps-ci:

  • Tout d'abord, acheter moins. Acheter un T-shirt fabriqué en Chine dans l'année n'a pas le même impact que d'en acheter un par semaine

  • Me renseigner sur les marques avant d'acheter leur produit. Une recherche Google suffit à voir si elles ont été au centre d'un scandale éthique ou écologique dans le passé, et le discours promu sur leur site officiel permet d'avoir une idée de leur conscience éthique (ou absence de)

  • Entretenir et réparer ce que je possède déjà:  maintenant, je m'assure que l'objet est irréparable avant de le remplacer. J'emmène mes chaussures chez le cordonnier, mes vêtements chez le couturier, et je m'efforce d'en prendre soin pour allonger leur durée de vie autant que possible

  • Me tourner vers l'occasion: entre les magasins "vintage", les sites comme le bon coin, ebay, les magasins comme le troc de l'isle ou Cash Converters, les vide-greniers... De plus en plus d'objets de toutes sortes sont disponibles d'occasion. Une bonne manière à la fois de dépenser moins et de donner une seconde vie à des objets existants plutôt que d'en acheter des neufs. Note pour les vêtements, je connais la vendeuse du site Palouka, elle est super réglo - ses vêtements chinés sont remis à neuf et nickel, ce sont de très bonnes affaires pour celles qui aiment les marques mais trouvent qu'elles sont hors de prix...

  • Chercher de petits créateurs et des artisans: Je trouve cette option tout à fait en ligne avec mes valeurs, puisqu'il s'agit de promouvoir des gens peu connus (plutôt que de grandes marques qui étouffent les petits), ainsi que de soutenir le savoir-faire et l'économie locale. Puis, acheter un objet directement à celui qui l'a fabriqué, c'est créer un lien tout à fait différent: il y a mis tout son coeur, et on peut poser des questions sur les matières, la fabrication... Dans les grandes villes, il existe des marchés de créateurs (à Bastille à Paris, le long des quais de Saône à Lyon...), ainsi que des quartiers qui regorgent de boutiques de créateurs (sur les pentes de la Croix-Rousse à Lyon par exemple). Ensuite, des sites comme Etsy, A little market proposent ce genre d'objets faits main à la vente en ligne.

Qu'en pensez-vous? Quelles sont vos décisions de consommateur pour encourager les options plus éthiques ou écologiques?

PS: Cette histoire d'appel au secours a mis une certains perspective sur mes insatisfactions au travail... Toujours faire preuve de gratitude, au lieu de se comparer à ceux qui ont mieux.

PPS: J'ai décidé de m'engager dans une expérience d'"abstinence d'achat", jusqu'à la fin de 2014. A part les objets du quotidien (nourriture...) et les cadeaux (anniversaires, Noël), j'ai décidé de tester de ne plus rien acheter du tout, et voir ce qu'il advient de mes envies, mes "besoins", et mon compte en banque.

5 commentaires:

  1. je réagis juste rapidement pour te mettre en garde sur ton abstinence d'achats. Assures-toi bien de ne pas faire comme moi, c'est-à-dire de décider de ne rien acheter alors que tu as besoin de certains trucs pour les mois qui viennent, et que tu n'y aurais pas songé... ça m'a joué des tours... ;)

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  2. Merci beaucoup pour le conseil! Justement, il s'agit d'une expérience pour voir quelles sont les limites et les difficultés de ne rien acheter dans le contexte du quotidien, et de voir comment mon rapport à l'objet évolue (aussi bien les envies que la façon dont je considère ma collection actuelle). Ceci dit, le but n'est pas non plus de rendre ma vie quotidienne difficile donc j'ai bien inclus dans "les objets du quotidien" les achats ou remplacements qui seraient vraiment indispensables au bon déroulement de la vie de tous les jours. D'ailleurs, j'ai hâte de voir quel type d'objet va rentrer dans cette catégorie (potentiellement, des objets qu'on est "obligés" d'acheter). On verra bien ce que ça donne!

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  3. amuses toi bien ! :) j'ai hâte de voir tes réactions aussi !! ;)

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  4. Je suis curieuse de suivre ton expérience d'abstinence d'achats. Est-ce que tu tolères le remplacement d'objets usés / cassés.... qui te sont utiles? (ex, un pull qui se troue pendant l'expérience = tu en rachètes un autre ou non?)

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    1. Moi aussi je suis curieuse, c'est assez inhabituel comme expérience. On verra ce que ça m'apprend sur mes habitudes d'achat.

      En ce qui concerne les exceptions, je m'autorise à acheter les objets du quotidien bien entendu (nourriture, sacs poubelle, remplacements de gel douche, dentifrice etc.), mais aussi le rachat d'objets indispensables, irréparables, et que je ne peux pas remplacer par un autre objet que je possède (ex. téléphone portable, machine à café). Pour l'exemple du pull troué, pour le remplacer selon ces critères, il faudrait que le trou soit irréparable et qu'il ne me reste aucun autre vêtement qui fasse l'affaire dans le même climat/situation sociale. Vu l'étendue de ma garde-robe ça ne risque pas d'arriver :)

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